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Voyager seule en stop : le témoignage de Juliette, alias "La Bretonne en stop"

Cécile Dupuy
Écrit par Cécile Dupuy
Publié aujourd'hui
Voyager seule en stop : le témoignage de Juliette, alias "La Bretonne en stop"

Juliette Hamon, alias La Bretonne en stop sur les réseaux sociaux, partage son tour du monde bas carbone et militant en solo, depuis plus de deux ans sur son compte Instagram. Elle vient de publier son permier livre “Oser partir seule” aux éditions Larousse. Entre conseils pratiques et témoignages, elle donne aux aventurières en herbes les clés pour enfin se lancer à l’aventure. Depuis l’Australie, elle raconte.

Tu as quitté la France en février 2023 pour entamer ton tour du monde en stop. Où en es-tu actuellement ?

Je viens d’arriver en Tasmanie (ndlr : île au large de l’Australie). Pendant deux ans, j’ai traversé une trentaine de pays et parcouru plus de 80 000 km en stop. Fin 2024, j’ai rejoint le nord de l’Australie en bateau-stop depuis l’Indonésie. J’ai d’abord travaillé comme pet sitter, puis dans une ferme biologique de production de myrtilles à Melbourne. Je viens de repartir à l’aventure pour rencontrer des associations de protection des forêts natives australiennes dans le cadre de mon projet de documentaire. Je compte rester un an en Australie avant de mettre le cap sur l’Amérique, en bateau-stop toujours.

Contenu du sac à dos

Le sac à dos de Juliette - ©La Bretonne en stop

Ton livre “Oser partir seule”, destiné aux femmes qui voyagent seules, vient de paraître aux éditions Larousse. Qu’est-ce qui t’a amenée à écrire sur ce sujet ?

Quand ma maison d’édition m’a proposé ce projet, j’ai d’abord hésité car je voulais parler d’aventures et de mon expérience du voyage au même titre que tout aventurier, sans être constamment ramenée à mon genre féminin. J’avais peur qu’écrire ce guide renforce l’idée qu’il existe un double standard entre les hommes et les femmes lorsqu’il s’agit de voyager. Après réflexion, il me semble malheureusement toujours important aujourd’hui de créer des espaces pour discuter de l’expérience du voyage au féminin, pour s’entraider entre femmes et minorités de genre, et pour nous libérer de nos conditionnements sociétaux. Avec ce livre, j’ai envie de créer un espace de sororité pour encourager d’autres femmes à se lancer. Je veux aussi leur dire : c’est normal d’avoir peur. Les conseils d’autres voyageuses m’ont beaucoup aidé dans mon propre parcours et j’en suis très reconnaissante. Alors ce livre, c’est ma petite pierre à l’édifice.

Les premières lignes de ton livre sont un remerciement à celles qui sont parties avant toi et qui t’ont ouvert la voie. On y retrouve des illustrations d’aventurières des 19ème et 20ème siècles. Est-ce que tu peux nous parler de celles qui t’ont inspirée ?

Paradoxalement, ce ne sont pas forcément des aventurières des siècles passés qui m’ont inspirée. Je ne les connaissais pas. Celles qui m’ont ouvert la voie se trouvent sur les réseaux sociaux, comme Astrid du compte Instagram @astrid.histoiresdetongs ou Florence alias @lemondesurlepouce connue pour son tour du monde en stop. Leurs conseils m’ont donné des clés et des outils pour me dire : “Ah, mais en fait c’est possible !” L'identification me paraît essentielle pour réussir à se projeter et à lever nos blocages.

Tu parles beaucoup du sujet de la sécurité et tu évoques même certaines mésaventures. Pourquoi souhaitais-tu aborder cette thématique ?

Au début de mon voyage, j’ai lu “Les femmes aussi sont du voyage” de Lucie Azema, que j’ai adoré. Elle parle beaucoup du sujet de la sécurité en voyage. Au moment de mon départ, on me rappelait constamment que c’était très risqué, en tant que femme, de partir. Je sentais que j’avais le devoir de rassurer mon entourage en permanence, ce qui ajoutait un stress supplémentaire et faisait germer en moi l'idée que s’il m’arrivait quelque chose, j’en serais responsable, que j’aurais “sous-estimé” le risque.

Avoir des retours de personnes qui ont réellement expérimenté le voyage seule, et qui ont un vécu proche du mien, me permet de me détacher de peurs sociétales ancrées. Je ne veux pas non plus idéaliser. Être une femme aujourd’hui comporte toujours des risques, je ne veux pas le nier. Ma démarche est donc d’ouvrir la parole sur le sujet, de permettre à chacune de réfléchir aux risques potentiels, et de s'y préparer pour savoir comment réagir en cas de problème. Bien sûr, ça ne devrait pas être à nous de s’y préparer, et je rêve d’un monde où ces conseils ne seraient plus utiles.

Tu parles du voyage comme un outil d’émancipation des femmes. Est-ce que, pour toi, voyager seule en tant que femme est une forme de militantisme féministe ?

Je pense que le voyage et l'aventure sont des espaces d’émancipation au sens où tu jouis d’une grande liberté et d’un statut particulier. En voyage, je suis perçue en tant que femme, et ça se reflète sur certaines de mes interactions. Mais ce statut d’aventurière m’ouvre aussi des portes. Tu es maîtresse de toi, de tes décisions, de ton quotidien. Je ne sais pas si c’est l’acte de voyager seule qui est féministe, ou plutôt la démarche qui te guide à ce moment-là. Le féminisme, c’est revendiquer l’égalité. Voyager seule, c’est l’expérimenter, c’est prendre conscience des mécanismes genrées, des conditionnements de notre société, des inégalités et aussi découvrir d’autres manières de penser.

Juliette et une famille rencontrée sur la route

Les jolies rencontres en chemin - ©La Bretonne en stop

La santé mentale est un sujet dont on parle de plus en plus. En quoi était-ce important pour toi de l’aborder? Existe-t-il des particularités propres aux femmes qui voyagent seules ?

Je vois ce livre comme un espace de sororité. Mais certains conseils, comme ceux sur la santé mentale, concernent tous les voyageurs. Même si je me demande si un livre écrit pour les hommes aborderait ce sujet. Je veux normaliser les hauts et les bas qu’on peut ressentir en voyage et qui peuvent surprendre. Voyager engendre beaucoup d’émotions. Il est important de s’y préparer pour l’accepter et ne pas imaginer le voyage comme un endroit parfait qui va changer notre vie et régler tous nos problèmes. Je connais beaucoup de femmes qui n'ont pas aimé voyager en solitaire. Et c’est complètement entendable.

Un autre aspect abordé dans ton livre est l’impact environnemental du voyage qui représente 8 % des émissions mondiales de CO2 dont 75 % des émissions provenant des transports. Quel impact ta décision d’arrêter l’avion a eu sur ta vision du voyage ?

Depuis toujours, on nous vend des vacances parfaites en avion dans une destination lointaine sur une île paradisiaque avec du sable fin et de l’eau turquoise. Requestionner ces stéréotypes du voyage permet de se poser la question de ce qu’on veut vraiment. L’engagement écologique, notamment arrêter l’avion, est souvent perçu comme une contrainte. Mais c’est cette décision qui m’a amenée à imaginer d’autres moyens de transport pour être plus alignée avec mes valeurs écologiques (à pied, en stop, en train etc.). Je n’aurais jamais envisagé de faire ce voyage en stop avant. Lorsque j’ai décidé d’arrêter de prendre l’avion il y a quatre ans, je pensais devoir faire une croix sur mes envies d’aventures. Finalement, c’est la meilleure décision de ma vie.

Lorsqu’on parle des impacts négatifs du tourisme, on se préoccupe plus de l’environnement que des effets néfastes sur les populations locales. Estimes-tu qu’il est nécessaire aujourd’hui d’éviter certains endroits pour ne pas contribuer à ce tourisme de masse ?

Aujourd’hui, je n’ai pas la réponse parfaite. Beaucoup de touristes pensent qu’ils contribuent à l’économie locale. En réalité, les revenus profitent souvent davantage aux grands groupes internationaux qu’aux populations locales. Au-delà de l’aspect financier, le tourisme accapare des terres, participe à la gentrification des villes, rend l’accès au logement plus compliqué et contribue à la folklorisation des cultures.

Je souhaite que les gens se questionnent et prennent conscience que voyager n’est pas toujours aussi vertueux que l’on se l’imagine. Je ne m’interdis pas de destinations, mais j’essaie de favoriser les offres locales, dont les retombées économiques vont directement aux habitants, comme choisir une guesthouse tenue par des locaux par exemple.

Tu as choisi un mode de voyage alternatif : plus lent, en stop, en logeant chez l’habitant, en faisant du volontariat. Avec cette nouvelle philosophie du voyage, tes ressentis sont-ils différents ?

Oui, ça a radicalement changé ma vision du voyage. La destination s’efface au profit de l’aventure et des moments spontanés vécus sur la route. L’arrivée n’est plus une fin en soi.

Juliette et ses rencontres en chemin

©La Bretonne en stop

Sur place, je délaisse les listes d'incontournables à voir pour me focaliser sur les rencontres et sur la connexion au lieu. Comme avec ce monsieur qui m’a accueillie dans son usine de pommes en Inde. Avant, je n’aurais probablement jamais été dans ce village, ni rencontré cet homme. Maintenant, mon souvenir de ce village, c’est l’émotion de cette rencontre dans cette usine et les quelques jours passés avec lui et sa famille ensuite. C’est une autre façon de valoriser ses expériences et de vivre le voyage plutôt que de le consommer. C’est laisser plus de place à la lenteur et à l’imprévu.

On me dit souvent que partir longtemps change l’expérience, mais je suis convaincue qu’on peut laisser place à l’imprévu même sur une courte durée. En réduisant nos listes de choses à faire, on laisse plus de place à la rencontre, à la création de liens et à des souvenirs plus forts et moins uniformes.

Pour découvrir tous les conseils de Juliette, on te laisse découvrir son livre “Oser partir seule” !

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